Qui peut arrêter la lutte contre le changement climatique et la révolution énergétique ?
05/05/2017Actualité
Les négociations internationales sur le changement climatique ont longtemps ressemblé à un exemple classique de la théorie des jeux. Vous connaissez sans doute cette théorie, devenue célèbre grâce à l’exemple du dilemme du prisonnier formulé par John Nash. Le célèbre mathématicien avait montré comment, dans certaines situations, les décisions rationnelles prises par les acteurs en présence dans la poursuite de leurs intérêts conduisent inévitablement à la pire des situations possibles. Pire encore, une fois dans cette situation, il est quasiment impossible d’en sortir.
Comment cette théorie s’applique-t-elle au sujet qui nous occupe aujourd’hui ?
Au niveau mondial, si tous les acteurs (dans ce cas précis, les États) décidaient de lutter efficacement contre le changement climatique et de partager le fardeau de la révolution énergétique, le monde avait une chance réelle de limiter le réchauffement climatique. Malheureusement, il était plus logique pour chaque acteur de laisser les autres fournir les efforts nécessaires – prendre les décisions politiques difficiles, investir dans les énergies moins carbonées – et de profiter des fruits de l’action collective des autres sans en assumer soi-même la charge. En clair, un rapide calcul de ses intérêts conduisait à préférer la stratégie du « passager clandestin » à la voie difficile et incertaine de la coopération.
Comme tous les acteurs avaient le même raisonnement, la diplomatie internationale sur le climat se trouvait dans une impasse.
Cependant, l’Accord de Paris est venu ébranler cet équilibre désastreux. Presque tous les pays du monde ont fini par reconnaître qu’il existait entre eux une solidarité de fait et cette brutale et inattendue prise de conscience a mis un terme à la dynamique fatale qui commandait alors aux négociations internationales sur le climat. Le changement a été particulièrement visible pour les pays qui émettaient le plus de carbone et avaient toujours été de farouches opposants aux traités internationaux sur le sujet. Avec la signature de l’Accord de Paris, plus rien ne semblait entraver la route de la révolution énergétique. […]
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